Le PPF "Risques"
Le Programme Pluri-Formations (PPF) est une action contractualisée avec le Ministère de la Recherche dans le cadre du contrat quadriennal 2007-2010 de l’IEP de Toulouse (http://www.sciencespo-toulouse.fr/-Contrat-quadriennal-). Associant à titre principal le LaSSP (IEP Toulouse) et à titre secondaire le GRSG (Université Toulouse 1), ce PPF vise à valoriser les « Recherches comparatives de science politique sur la gestion des risques ».
Depuis 2000, l’IEP avec le concours des chercheurs d’UT1 a consacré beaucoup d’efforts à la structuration de ce champ de recherches complexe et diversifié. Le CERP et le CMJ (désormais le GRSG) ont initié ce domaine de recherche, rejoints récemment sur cette problématique par le LaSSP. Ils ont ainsi intégré les problématiques du « risque » dans leurs propres axes de recherche tout en développant chacun des thématiques de recherche bien typées. Pour le LaSSP, la sociologie de la communication et des médias ; la sociologie de l’action publique et la gouverne des sociétés contemporaines, dans une perspective interdisciplinaire et comparative. Pour le GRSG, les enjeux actuels de la problématique du « risque » et de la sécurité et son évolution sociale et politique, à partir d’études sur les institutions policières et militaires.
Les thématiques de recherche en science politique regroupées sous l’intitulé « gestion des risques » sont multiples. Pour ne citer que les objets d’ores et déjà étudiés par les chercheurs toulousains et/ou s’inscrivant dans le cadre du redéploiement thématique du PPF, il est possible d’aborder la production de risques internationaux (les questions de « terrorisme », d’interventions militaires, d’engagements humanitaires, « breaking news », etc.), la construction et la publicisation des « problèmes publics » (risques naturels et environnementaux, technologiques et plus généralement tout ce qui est labellisé au sein d’une société et à un moment donné comme « problème public »).
Par delà leur diversité, ces objets invitent à mettre à jour des facteurs de structuration transversaux en posant toutes la question du cloisonnement de l’action publique. Dans ce cadre, la réflexion collective porte sur les cas de figure dans lesquels les dirigeants politico-administratifs d’une part, les acteurs judiciaires d’autre part et les autres acteurs prenant position dans l’espace public enfin, sont contraints de « faire avec » une situation d’exposition médiatique où la logique qui est portée par les journalistes conduit à survaloriser une certaine forme de drame, à mettre l’accent sur ce qui est immédiatement parlant, à rechercher et dénoncer les responsabilités et fautes décelables dans une temporalité courte… alors que ce type de traitement « à chaud » a de fortes chances de percuter d’autres logiques inscrites dans un espace-temps plus long : à titre d’exemple, la logique du secret et du temps long qui prévaut dans le champ judiciaire, les enjeux propres à la compétition politique, la défense de l’image d’une ville que portent les élus sont autant de logiques irréductibles les unes aux autres dont il faut démêler l’écheveau.
Cette perspective commune justifie de conserver l’orientation comparatiste dans l’espace aussi bien que dans le temps, et une approche interdisciplinaire.